INTRODUCTION
Le présent document a pour objectif de définir la politique nationale de la jeunesse, des loisirs et des sports et, ce conformément au programme électoral du Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz en faveur de la promotion de la jeunesse de notre pays.
Le présent document a pour objectif de définir la politique nationale de la jeunesse, des loisirs et des sports et, ce conformément au programme électoral du Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz en faveur de la promotion de la jeunesse de notre pays.
Le poids démographique de cette frange de la population, (61% de la population ont moins de 25 ans[1]), est en effet révélateur de l`importance de ses besoins en matière d`éducation et de formation, d`appui socio-éducatif, d’encadrement récréatif et sportif, d`emploi et d`intégration dans le processus de développement.
En dépit de l`importance des actions engagées en sa faveur depuis l`accession du pays à l`indépendance, il est pourtant admis aujourd’hui que les politiques publiques menées ces dernières décennies ont relégué au second plan la dimension jeunesse et n’ont pas permis à cette dernière de se mobiliser et de s’affirmer comme un véritable acteur social dans l’œuvre du développement national.
Cette situation s’est traduite par l’élargissement du fossé entre les institutions de l’Etat et la jeunesse, confortant ainsi le sentiment de marginalisation et renforçant les phénomènes de désengagement des jeunes de la chose publique et le repli sur soi.
Tous ces facteurs conjugués aux effets de la faiblesse des capacités d’écoute, d’observation, d’anticipation et d’encadrement, en particulier dans le domaine des Loisirs et des Sports ont favorisé chez eux l`émergence de comportements étrangers aux coutumes et traditions de notre société.
Le gouvernement, fort des retombées bénéfiques du climat de liberté et de démocratie dont jouit le pays, de la mise en œuvre du programme ambitieux et salutaire de lutte tous azimut contre la mauvaise gestion, compte mener une politique nationale imaginative et globale, intégrative et cohérente dans les domaines de la jeunesse, des loisirs et des sports.
Cette politique vise à placer les préoccupations des jeunes au cœur des activités de toutes les institutions du pays, dans le cadre d’une démarche innovante, intégrée, transversale et équitablement répartie entre les différentes régions du pays. Elle doit être axée sur l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes, l’approfondissement de la réforme du système éducatif, la dynamisation de l’espace social et de l’environnement des jeunes, la promotion de la vie associative et de la participation citoyenne, la lutte contre tous les fléaux sociaux.
Cette politique qui s`insère dans les priorités de développement définies par le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et les stratégies sectorielles, traduit le souci d’anticiper l’avenir de la Nation en valorisant le potentiel de changement et d’espérance dont ce groupe est porteur à l’heure de la mondialisation, où apparaissent de nouvelles opportunités dues au développement vertigineux des technologies de l’information et de la communication.
Ce document présente les éléments d`une politique dont l’objectif principal est de créer les conditions propices à l’émergence d’un espace de culture, de loisirs et de sport dans lequel la jeunesse puisera les ressources nécessaires à son développement.
En d’autres termes les grands axes stratégiques de développement identifiés pour atteindre les objectifs de cette politique sont :
- Promouvoir l’épanouissement d’une jeunesse imbue des valeurs nationales et résolument tournée vers l’avenir,
- Créer des emplois productifs et décents pour les jeunes,
- Doter le pays d`infrastructures suffisamment équipées et a mêmes de permettre à la jeunesse de s`épanouir et de développer ses talents,
- Créer les conditions favorables relatives à l’utilisation judicieuse du temps libre,
Créer les conditions favorables à la promotion du sport pour tous et du sport de compétition pour en faire des leviers importants de développement économique et social du pays.
La mise en œuvre de cette politique permettra d`assurer l`épanouissement de la jeunesse à travers l`encouragement du génie créateur chez les jeunes, l`ouverture de larges perspectives d`emploi, de formation, d`appui socio-éducatif et repères à notre jeunesse en constante expansion, le développement de projets individuels et collectifs, le renforcement de l`unité nationale par la mise en place, entre autres mécanismes, d`un service civique national.
Par ailleurs, le document de cette politique est le produit d'une démarche d'ensemble qui résulte d’un travail entamé depuis plus d’un an par un comité interministériel présidé par Monsieur le Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République assisté d'un comité technique comprenant les représentants des ministères membres du comité interministériel.
Cette politique tient compte conformément aux recommandations du Conseil des ministres en Mars 2010 :
- des conclusions du forum national des jeunes qui a regroupé à Nouakchott en décembre 2009 plus de 700 jeunes ayant fait l'objet d'une enquête relative aux soucis et préoccupations des jeunes - des recommandations des Etats généraux sur le sport, qui ont regroupé l'ensemble des acteurs et intervenants dans le domaine au mois de mars 2010 à Nouadhibou - du document de réflexion élaboré par le Ministère de la Culture de la Jeunesse et des Sport à partir des études effectuées dans le domaine
Le présent document a fait l'objet de plusieurs réunions du comité interministériel et du comité technique. Il a été validé lors d'un atelier de restitution organisé en février 2011 à Nouakchott et au quel ont pris part des représentants des départements ministériels impliqués, les représentants des fédérations sportives et associations des jeunes, les partenaires au développement et des personnes ressources.
Ainsi, et sur la base d’un diagnostic qui tient compte des atouts et des valeurs propres de notre société et des soucis et préoccupations de notre jeunesse, le présent document fixe les objectifs et axes stratégiques de développement du secteur de la jeunesse, définit le cadre de mise en œuvre à travers le développement du sport et des loisirs et propose un plan d’action à court, moyen et long termes.
Enfin, la mise en œuvre de la politique nationale de la jeunesse, des loisirs et des sports implique donc :
La mobilisation des ressources humaines compétentes ;
- La mobilisation des ressources financières nécessaires ;
- L’implication des collectivités locales ;
* La mise à contribution des partenaires bilatéraux et multilatéraux à travers l’organisation d’un plaidoyer en faveur de cette politique.
1* CHAPITRE I - CONTEXTE GENERAL
1. Données générales
1.1. Sur le plan administratif
La Mauritanie a accédé à l’indépendance le 28 novembre 1960 et devient membre de l`Organisation des Nations Unies (ONU) le 27 octobre 1961. Elle est membre fondateur de l`Organisation de l`Unité Africaine (O.U.A), de l`Union du Maghreb Arabe et membre de la Ligue des Etats Arabes et
Le pays se subdivise en 13 wilayas (régions administratives), 54 Moughataas (départements) et 216 communes.
1.2. Sur le plan sociodémographique
Selon les estimations de l`Office National des Statistiques (ONS), la population mauritanienne est de 3.217.383 millions d`habitants.
[2] Jadis nomade à 72% (en 1965),[3] la population mauritanienne a connu une sédentarisation et une urbanisation accélérées au cours des dernières décennies : en 2008, la population urbaine était estimée a 41%.[4] Les données du Recensement Général de la Population et de l`Habitat (RGPH) de 2000, situent a 4,8% la proportion des nomades. La population est composée de 50,5% de femmes et de 49,5% [5] d`hommes avec une forte concentration dans les régions de Nouakchott, du Hodh Echarghi, de l’Assaba, du Trarza, du Gorgol et du Brakna, qui comptent pour elles seules 74% de la population du pays. Et La densité est de 3,1 habitants au km2.
La pyramide des âges ne présente pas la forme classique observée dans les pays en développement, forme qui se caractérise en général par une base assez élargie traduisant une forte natalité. Cette dernière se rétrécit au fur et à mesure avec l’âge. Cette structure semble assez atypique aussi bien en 2004 qu’en 2008, avec une base beaucoup plus rétrécie au niveau des individus 0-4 ans.
Au-delà du groupe d’âge 0-4 ans, la distribution de la pyramide des âges parait normale et plus conventionnelle. Le léger rétrécissement noté au sujet de ce groupe d`âge (0-4) peut s`expliquer, en partie, par une baisse de la fécondité du pays plus importante ces cinq dernières années. On constate pour chacun des groupes d’âges considérés, une augmentation de l’effectif des individus entre 2004 et 2008. Mais on remarque également que jusqu’à l’âge de 15 ans, on enregistre plus de garçons que de filles. A partir de 15 ans la tendance s’inverse.
Selon le Rapport Mondial sur le Développement Humain (RMDH) du PNUD 2010, la Mauritanie occupe la 136ème position sur 169 pays classés par le rapport.
Les données des enquêtes indiquent que les femmes en âge de procréer (15-49 ans) représentent (24,81%)[8] de la population totale du pays. L`indice synthétique de la fécondité (ISF) est de (4,6)[9] enfants par femme. Le taux de la mortalité infantile est de 77 pour mille et celui de mortalité infanto juvénile est de 122 pour mille. L`espérance de vie à la naissance est estimé à 65,2% en 2010.
1.3. Sur le plan socio-économique
Les principaux secteurs de l`économie mauritanienne sont :( i) le secteur primaire (secteur rural), (ii) le secteur secondaire (mines et industrie) et (iii) le secteur tertiaire (transports, télécommunications, commerce, restaurants, hôtels, etc).
En plus des richesses énergétiques (fossiles et renouvelables) que le pays possède, la Mauritanie dispose d`importantes potentialités : tourisme, artisanat, mine, etc.
Sur le plan minier, le sous-sol mauritanien est riche en fer, en or, en phosphate, en uranium, en pétrole.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant est de 940 dollars américains[11] et la croissance économique entre 2006 et 2009 s`est établie à 3,2% hors pétrole et 3,7% y compris le pétrole.
1.4. Sur le plan de la pertinence
Le caractère multisectoriel de la question des « jeunes » nécessite une politique globale et cohérente.
L`engagement des pouvoirs publics en faveur des jeunes implique plusieurs secteurs (éducation, santé, emploi, culture, sport, loisirs, services socio-éducatifs et autres). En effet, l`expérience montre que la plupart des pays qui ont mis en œuvre des programmes en faveur des jeunes ont vite pris conscience que l`élaboration d`une Politique Cadre peut aider à entreprendre des actions appropriées, dans un processus de développement du capital humain (UNESCO 2004). Selon l`UNESCO, de par le caractère multisectoriel de la question des « « jeunes » et du peu d`expérience que les gouvernements ont, pour orienter le travail gouvernemental sur cette question, l`existence d`une Politique Cadre peut avoir plusieurs avantages :
- Assurer une coordination rendant plus visible la question des « jeunes » dans les programmes sectoriels et l`obtention de programmes integrés au profit des jeunes ;
- Favoriser la coopération des services en faveur des «jeunes » au niveau local ;
- Définir un cadre adéquat à l`élaboration des indicateurs de développement pour les jeunes.
Les composantes de la Politique en faveur des jeunes sont :
- La vision qui s`exprime à travers la politique générale du pays ;
- Les objectifs généraux et spécifiques de développement ;
- Les axes d`orientation ;
- Les domaines d`intervention prioritaires ;
- L`identification de la population cible dans chaque domaine prioritaire ; -
La détermination des stratégies pour atteindre ces objectifs ;
- La définition et la mise en œuvre de programmes spécifiques ou mesures afin d`atteindre ces objectifs ;
- Le cadre de mise en œuvre.
- La définition et la mise en œuvre de programmes spécifiques ou mesures afin d`atteindre ces objectifs ;
- Le cadre de mise en œuvre.